« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)

Joelle Pineau, fer de lance de l'IA chez Meta

ENTRETIEN. Dans l'écosystème grandissant de l'intelligence artificielle, Meta joue un rôle à part. Si l'entreprise cherche, à l'instar d'OpenAI, Google ou Mistral, à faire le meilleur modèle du marché, elle trace sa propre voie. Son modèle Llama est diffusé en open source, ce qui signifie dans son cas que pratiquement chaque entreprise peut l'exploiter à titre gracieux. C'est la raison pour laquelle la sortie de son prochain modèle, Llama 3, prévue dans le mois, est regardée de très près : si il présente des performances nettement supérieures à son prédécesseur, il pourrait bouleverser l'écosystème. Pour adresser ces enjeux, La Tribune s'est entretenue avec Joelle Pineau, vice-présidente de Meta en charge de la recherche en intelligence artificielle.

Publié le 13-04-2024 par François Manens

LA TRIBUNE- La course à l'intelligence artificielle arrive à un tournant. Depuis un an, GPT-4, le meilleur modèle d'OpenAI, dominait sans égal les classements de performance. Mais ces derniers mois, Anthropic, Mistral ou encore Google ont présenté des grands modèles capables de de l'égaler, voire de le surpasser. Désormais, les regards se tournent vers vous. En début de semaine, Nick Clegg, le directeur des affaires publiques de Meta, a annoncé que Llama 3, la nouvelle version de votre famille de LLM, serait déployée « dans le mois ». Pensez-vous qu'il puisse rivaliser avec les meilleurs modèles ?

JOELLE PINEAU- Absolument ! Nous suivons de près les benchmarks, qui permettent de nous comparer avec la concurrence, et nous comptons bien y performer. Mais certaines contraintes que nous nous imposons, par exemple sur les données que nous utilisons pour l'entraînement des modèles, pourraient nous empêcher d'arriver en tête de certains classements. Autrement dit, nous savons exactement ce qu'il faut faire pour se rendre en première position, mais c'est difficilement compatible avec nos standards pour l'instant. D'autant plus qu'en face de nous, il y a plein de petits acteurs qui n'ont pas toujours les mêmes scrupules sur la safety [sécurité, ndlr] des intelligences artificielles.

Mais cette course n'est pas qu'une histoire de benchmarks. Pour nous, elle se décline en trois questions : qui va avoir les meilleurs modèles en théorie ? Qui va avoir les meilleurs modèles en pratique ? E

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